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  Dur eut été le oœur de celui qui n’eut pleuré,
S’il avait été à Coatredrez,
En voyant la grande salle qui rougissait
Par le sang du marquis, qui coulait !

  Le seigneur de Kerninon disait
Au manoir de Coatredrez, en ce moment :
— Mettez votre main sous sa tête,
Pour qu’on lui donne l’absolution ! —


Renan, le sabotier, commune de Trégrom. — 1854.


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VARIANTE.


J'ai recueilli six versions de cette chanson, dans différentes localités ; mais aucune d'elles ne présente des différences assez marquées avec celle que je donne, pour que je croie devoir la reproduire, si ce n'est une cependant, dont voici la seconde partie, qui me parait contenir des détails intéressants.

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IV

  Le marquis de Coatredrez disait
A la jeune fille, cette nuit-là :
— Allons maintenant nous coucher,
La nuit est avancée, il est temps d’aller. —

  La jeune fille répondit
An marquis de Coatredrez, quand elle l’entendit :
— Allez vous coucher quand vous voudrez,
Moi, j’ai mes prières à dire.

  La jeune fille disait
Au manoir de Coatredrez, cette nuit-là :
— Sainte Vierge du Koz-Gueodet,
Faites que j’aille cette nuit vous voir ! —

  Quand le marquis de Coatredrez vit
Que la jeune fille ne se couchait pas,
Il a sauté hors de son lit,
Et ils se sont mis tous les deux à causer.

  Le marquis de Coatredrez disait
A la jeune fille, cette nuit-là :
— Venez avec moi au jardin,
Pour choisir un bouquet de fines fleurs —

  Marquis de Coatredrez, si vous m’aimez,
Vous me donnerez un couteau.
Pour raccourcir les tiges de mon bouquet,
Que j’ai cueilli trop long ! —

  — Je ne vous donnerai pas de couteaux,
Vous aurez un poignard d’or, si vous voulez. —
Ayant pris le poignard d’or,
Elle demanda à la Vierge :