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II

  Le capitaine La Tremblaie disait
A son petit page, cette nuit-là :
— Lève-toi demain de bon matin,
Pour que nous allions chasser au bois ;

  Il nous faudra aller à la chasse,
Jeanne Le Roux sera mariée demain
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

III

  Jeanne Le Roux disait
A monsieur le recteur, ce jour-là :
— Dépêchez-vous de dire votre grand’messe,
J’ai senti mettre le feu à la poudre !

  J’ai senti mettre le feu à la poudre,
Le sieur La Tremblaie arrive. —
Monsieur le recteur disait
Alors à Jeanne Le Roux :

  — Si je ne craignais de salir tes habits,
Je t’aurais cachée dans un cerceuil de bois.
Et je t’aurais mise dans la sacristie,
Sur laquelle il y a sept clefs. —

  — Serait-il Dieu possible
Que vous craigniez de salir mes habits !
Je voudrais les voir tous dans un feu de joie,
Et être à la maison, sur le foyer de mon père ! —

  Elle n’avait pas fini de parler,
Que l’église et le porche étaient pleins ;
Qu’église et porche étaient remplis
De La Tremblaie et de ses soldats.

  Le capitaine La Tremblaie demandait
Au recteur, ce jour-là :
— Monsieur le recteur, dites-moi
Où est la fille de noce (la nouvelle mariée) ? —

  — Monsieur La Tremblaie, excusez-moi,
Ce n’est pas une noce que j’ai faite ;
Ce n’est pas une noce que j’ai faite,
C’est un enfant que j’ai baptisé. —

  — Ce n’est pas une noce que vous avez faite ?
Où donc est l’enfant que vous avez baptisé ? —
— la nourrice l’a emporté,
Pour le réchauffer sur la pierre du foyer. —