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  Dès que son père a vu cela,
Il a dit à la petite Marguerite :

  — Ma fille Marguerite, ne pleurez pas,
Car c’est vous qui irez à l’écobue ! —

  La petite Marguerite disait,
En se levant de son lit :

  — Je te dis adieu, ô mon lit,
Jamais plus je ne dormirai en toi ! —

  Son père, l’ayant entendue,
A dit à la petite Marguerite :

  — Ma fille Marguerite, ne pleurez pas,
Car c’est vous qui irez à l’écobue. —

  La petite Marguerite disait
A sa petite armoire, en l’ouvrant :

  — Je te dis adieu, ma pauvre armoire,
Et à mes beaux habits qui sont en lui (toi) ! —

  Son père, l’ayant entendue,
A dit à la petite Marguerite :

  — Petite Marguerite, ne pleurez pas,
Car c’est vous qui irez à l’écobue. —

  La petite Marguerite disait,
En sortant de la maison :

  — Adieu, ma pauvre mère et mon père,
Adieu, frères et sœurs ! —

  Son père, l’ayant entendue,
A dit à la petite Marguerite :

  — Petite Marguerite, ne pleurez pas,
Car c’est vous qui irez à l’écobue ! —

  La petite Marguerite disait
A sa haquenée, en montant dessus :

  — Je te dis adieu, mon pauvre cheval,
Jamais plus je ne te monterai ! —

II

  Quand elle arriva au haut de la colline,
Rozmelchon était à l’attendre :

  — Je vous souhaite le bonjour, Marguerite,
Je vous trouve une jeune fille bien matinale ! —

  — Et vous, vous l’êtes aussi, seigneur,
Vous devriez être maintenant dans votre lit ! —

  — Gentille petite Marguerite, descendez (de cheval),
Vous viendrez déjeuner avec moi. —