Je vous achèterai une bannière blanche,
Qui aura sept clochettes à chaque extrémité ;
Qui aura sept clochettes d’argent à chaque extrémité,
Et une tige de baleine, pour la porter ;
Je vous achèterai en présent
Un calice d’or et un sacrement (ostensoir),
Et qui sera beau pour vous faire honneur,
Car vous aurez fait un grand miracle en ma faveur. —
Le seigneur Les Aubrays disait,
En arrivant dans le palais du roi :
— Bonjour à vous, sire, et même roi,
Qu’avez-vous de nouveau ? —
— Il t’a été ordonné, Les Aubrays,
De venir combattre contre mon More ;
Tu as tué Koat-ar-Skin,
Qui était un de mes plus grands amis ;
Mais si tu as tué Koat-ar-Skin,
Tu ne tueras pas mon More. —
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quand il entra sur lui dans la grande salle,
Il lui lança de l’eau bénite.
Quand le More jette ses habits à terre,
Les Aubrays jette les siens dessus ;
Quand le More fait un bond en l’air,
Il présente son épée, pour le recevoir.
— Au nom de mon Dieu, Les Aubrays,
Retire ton épée ! —
— Je ne retirerai pas mon épée,
Car toi, tu n’aurais pas retiré la tienne. —
— Au nom de mon Dieu, Les Aubrays,
Laisse-moi la vie ! —
— Je ne te laisserai pas la vie,
Car toi, tu ne m’aurais pas laissé la mienne ! —
Il n’avait pas fini de parler,
Que le More noir a été tué.
Le More noir a été tué,
Et Les Aubrays est sorti.
Il a rencontré le petit page du roi,
Et lui a donné un second bouquet ;
Il lui a donné un second bouquet,
Avec quatre mille écus au milieu.