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  Et le petit page disait,
En arrivant à Lannion :

  — Bonjour et joie à tous dans cette ville,
Où est le Seigneur Les Aubrays ? —

  Le seigneur Les Aubrays, en entendant cela,
A mis la tête à la fenêtre ;

  Et a mis la tête à la fenêtre,
Et a salué le page du roi.

  — Bonjour à vous, seigneur Les Aubrays ! -
— Et à vous aussi, page du roi !

  Et à vous aussi, page du roi,
Qu’est-il arrivé de nouveau. —

  — Il vous est ordonné, Les Aubrays,
De venir combattre contre le More du roi. —

  — Au nom de Dieu, page du roi,
Apprends-moi le secret de ce More-là.

  Et je te donnerai un bouquet,
Au milieu duquel il y aura quatre mille écus. -

  — Je vous dirai bien son secret,
Mais vous n’en parlerez jamais à personne :

  Quand commencera ce combat,
Jetez vite vos habits sur les siens ;

  Et lancez-lui de l’eau bénite,
Aussitôt qu’il aura dégainé :

  Alors il fera un bond en l’air :
Mettez votre épée pour le recevoir :

  Aimez mieux perdre votre épée,
Les Aubrays, que perdre votre vie ! —

  Le seigneur Les Aubrays, ayant entendu,
A mis la main dans sa poche ;

  Il lui a donné son bouquet,
Avec quatre mille écus au milieu.

V

  Le seigneur Les Aubrays disait,
En arrivant à Sainte-Anne :

  — J’ai pris part à dix-neuf combats,
Et j’ai gagné les dix-neuf ;

  Et j’ai gagné les dix-neuf,
Grâces à vous, sainte Anne de Vannes ;

  Faites-moi encore gagner le vingtième,
Et je serai couronné au Guéodet.