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III

  Le seigneur de Koat-ar-Skin disait,
Ce jour-là, à son petit page :

  — Je vois venir un âne,
Monté sur une haquenée blanche ! —

  — Le seigneur Les Aubrays dit
A Koat-ar-Skin, sitôt qu’il l’entendit :

  — Si je suis un âne, bien certainement,
Je ne suis pas âne de nature ;

  Je ne suis pas âne de nature,
Mon père était, dit-on, un homme sage ;

  Si tu n’as pas connu mon père,
Moi, je te ferai connaître son fils ! —

  Alors ils sont allés combattre,
Et le seigneur Les Aubrays a gagné.

  Le seigneur de Koat-ar-Skin disait
A Les Aubrays, voyant qu’il gagnait :

  — Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Au nom de Dieu, donne-moi quartier ! —

  — Je ne te donnerai pas de quartier,
Car toi, tu ne m’en aurais pas donné. —

  Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Laisse-moi la vie ! —

  — Je ne te laisserai pas la vie,
Car toi, tu ne m’aurais pas laissé la mienne. —

  — Au nom de Dieu, Les Aubrays,
Charge-toi de mes enfants. —

  — Je ne me chargerai pas de tes enfants,
Mais je les laisserai aller en liberté ! —

  A peine eut-il dit ces mots,
Que Koat-ar-Skin fut tué par lui.

IV

  Des lettres furent envoyées au roi,
Pour lui annoncer que Koat-ar-Skin avait été tué.

  Et le roi de France disait,
Un jour, à son petit page :

  — Page, page, mon petit page,
Toi qui es diligent et alerte,

  Va-t-en dire à Les Aubrays
De venir combattre contre mon More ...