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LES AUBRAYS
ET LE MORE DU ROI.


TROISIÈME VERSION.
________


I

  Entre Koat-ar-Skin [1][1]et Les Aubrays
A été arrêtée une armée (une rencontre) ;

  A été arrêté un combat ;
Que Dieu leur donne bon combat !

  Que Dieu leur donne bon combat,
Et à leurs parents, à la maison, bonne nouvelle ! ...

  Le seigneur Les Aubrays disait,
Un jour, à son petit page :

  — Selle-moi, vite, ma haquenée blanche,
Et mets-lui sa bride d’argent en tête ;

  Mets-lui sa bride d’argent en tête,
Et son collier d’or au cou ;

  Apprête aussi ton cheval Rouen (1)[2]
Pour que nous allions à Sainte-Anne de Vannes.

II

  Le seigneur Les Aubrays disait,
En arrivant à Sainte-Anne :

  — J’ai assisté à dix-huit combats,
Et j’ai gagné les dix-huit ;

  Et j’ai gagné les dix-huit,
Grâces à vous, sainte Anne de Vannes ;

  Faites-moi gagner le dix-neuvième,
Et je serai couronné dans la Trinité. (2)[3]

  Et je vous achèterai une ceinture de cire,
Qui fera le tour de toutes vos terres ;

  Fera le tour de votre église et du cimetière,
Et de toute votre terre bénite ;

  Je vous achèterai une bannière rouge,
Qui sera dorée des deux côtés.

  1. (1) Les chanteurs disent tantôt Koat-ar-Skinn, tantôt Koat-ar-Skevel, et d’autres fois Koat-ar-Ster. Je trouve le nom de Koat-ar’-Skinn dans un autre gwerz, Ann aotro Kerdadraon, que l’on lira plus loin.
  2. (1) J’ignore si cette expression sigifie un cheval normand, du pays de Rouen ; mais je sais qu’on désigne aussi par ces mots, en parlant de chevaux, une nuance particulière, d’un bai tirant sur le jaune.
  3. (2) Ne serait-ce pas plutôt au Guéodet, comme il est dit plus loin ?