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  Que leur est-il donc arrivé,
Pour les faire pleurer si abondamment ? (1)[1]

  — Ils ont été baigner les chevaux,
Et ils en ont noyé le plus beau. —

  — Dites-leur de ne pas pleurer,
Quand je serai guérie, on en achètera d’autres. -

  La dame comtesse demandait
A ses servantes, ce jour-là :

  — Mes servantes, dites-moi,
Que vous est-il arrivé ?

  Que vous est-il arrivé,
Pour pleurer si abondamment ? —

  — Nous avons été faire la lessive,
Et l’eau a emporté des draps de lit. —

  — Mes servantes, ne pleurez pas,
Quand je serai guérie, on en fera d’autres. —

  La dame comtesse demandait
A ses servantes, ce jour-là :

  — Qu’y a-t-il de nouveau dans cette maison,
Que les prêtres chantent ainsi ? —

  — Un pauvre avait été logé ici,
Et il est mort dans la nuit ;

  Et il est mort dans la nuit,
Et aujourd’hui il sera enterré. —

  La dame comtesse demandait
A sa belle-mère, ce jour-là :

  — Quels habits convient il de mettre,
Pour aller à l’église, aujourd’hui ? —

  — La coutume est aux jeunes femmes
De s’habiller de noir, pour aller à l’église. (2)[2] — .

  La dame comtesse demandait,
En arrivant à l’église :

  — Qui a été enterré sous mon banc ?
La terre a été nouvellement remuée ! —

— Jusqu’à présent je vous ai caché (la vérité)
Le faire plus longtemps je ne puis :

  Le faire plus longtemps je ne puis :
C’est votre mari qui a été enterré là ! —

  1. (1) Dourek, mot à mot : si en eau.
  2. (2) Pour les relevailles.