Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  — C’est en buvant du vin, à plein verre,
Versé par une jeune fille que j’aimais ;
En buvant du vin empoisonné
Par une lépreuse maudite ! —

IV

  Marie Tili disait,
En arrivant à Morlaix :
— J’ai aimé dix-huit clercs,
Et je leur ai donné la lèpre à tous ;

  Mais Iannik Coquart, le dernier,
Me brise le cœur !
Une goutte de sang de mon petit doigt,
Donnerait la lèpre à cent, comme à un seul ! —


Recueilli par P. Proux, en la commune de Plouigneau,
près Morlaix. — 1863.
________



IANNIK COQUARD.


SECONDS VERSION.
________


I

  Iannik Coquart, de Ploumilliau,
Est le plus beau paysan du pays ;
Il est le roi des paysans
Et le petit cœur des demoiselles.

  Iannik Coquart disait
Un jour, à son père et à sa mère :
— Je vous demande votre congé pour me marier,
Pour me marier avec Marie Tili ;

  Pour me marier avec Marie Tili,
On lui donne une dot considérable :
On donne avec elle quatre vaches à lait,
Bon commencement de ménage ;

  Avec une au choix de trois fermes
Et plein un boisseau d’argent —
On donne une charrette avec son attelage,
Et plein un tonneau de fil blanc. —

  Son père et sa mère disaient
À leur fils Iannik, en ce moment :
— Sauf votre grâce, mon fils, vous ne l’aurez pas,
Ni elle ni aucune autre fille de lépreux. —