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  Elle alla aussitôt au jardin,
Et donna le jour à un petit enfant ;

Elle donna le jour à un petit enfant,
Et le planta dans la terre …
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

III

  La penherès sanglotait
Et ne trouvait personne pour la consoler ;

  Et ne trouvait personne pour la consoler.
Si ce n’est sa marraine, celle-là le faisait :

  — Consolez-vous, ma filleule, ne pleurez pas,
Vous viendrez avec moi à Lanwenn[1] ;

  Vous viendrez avec moi à Lanwenn,
Et je vous mettrai en chambre avec mes demoiselles.

  — Taisez-vous, marraine, il fait beau dire,
Jusqu’à ce qu’il s’agit de voir.

  Je vais maintenant à la lande de Plounevez,
Pour savoir si ma mère est encore en vie ! —

  À chaque pas qu’elle disait,
Elle s’affaissait à terre.

  En arrivant à la lande de Plounevez,
Elle s’est agenouillée au pied de la potence ;

  Elle s’est agenouillée au pied de la potence
Et a demande pardon pour sa mère.

  — Monsieur le Sénéchal, laissez ma mère en vie,
J’irai à la mort à sa place ! —

  — Le jour n’est pas encore venu
Où l’un peut mourir pour l’autre. —

  — J’ai dix-huit mille francs de revenus,
Et autant en terre neuve ;

  Autant en terre neuve,
Et je vous donnerai tout cela. —
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IV

  Marie Le Capitaine disait
En mettant le pied sur le plus haut degré de l’échelle :

  1. Mot-à-mot la Lande-Blanche, correspondant aux Vurvenn et Gerwen des pièces précédentes.