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FRANÇOISE PICART.
SECONDE VERSION.
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I

  La dame de Leshildri, la bonne dame,
Se leva un jour, de bon matin ;
Elle se leva un jour, de bon matin,
Et fit une trouvaille.

  Sa levrette blanche arriva à la maison,
Portant une petite fille à travers dans sa bouche ;
Une petite fille emmaillottée dans un linge.
Sur lequel se trouvait le nom de Françoise Picart.

  La dame de Leshildri disait,
Ce jour-là, à son garçon d’écurie :
— Sellez-moi ma haquenée,
Pour aller me promener à mes métairies ;

  Sellez-moi ma haquenée blanche,
Mettez-lui sa bride d’argent en tête,
Je veux aller à ma métairie de Leshildri,
Il y a longtemps que je n’y suis allée. —

II

  La dame de Leshildri disait,
En arrivant chez le vieux Picart :
— Dites-moi, compère,
Où sont allées vos filles ! —

  — Deux sont sur l’étang, A laver.
Deux autres font sécher le linge ;
Deux autres font sécher le linge,
Et deux autres sont occupées à le tordre ;

  Mais celle-là, votre filleule,
Est malade dans son lit. —
La dame de Leshidri disait
À Françoise Picart, en ce moment :

  — Depuis quand, ma filleule,
Vous êtes-vous trouvée mal ? —
— Depuis ce matin, ma marraine,
Je suis restée malade. —

  — Ma filleule, dites-moi.
Où est le mal dont vous souffrez ! —
— Je souffre beaucoup de la tête,
Hélas ! et le mal descend jusqu’à mon cœur. —