Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  Et une autre est dans la chambre blanche,
A peigner et à lisser ses cheveux blonds :
Françoise est malade sur son lit.
Elle tremble la fièvre deux fois par jour. —

  — Celle qui est malade sur son lit,
C’est là celle que je cherche …
Comment, dit-elle, ma filleule,
Avez-vous pu devenir meurtrière !

  Si vous aviez voulu m’avoir avoué,
J’aurais élevé votre enfant ;
J’aurais élevé votre enfant,
Et personne n’en aurait jamais rien su. —

  — Je crains bien, ma marraine.
Que vous ne soyez montée sur le cheval de Hamon. —[1]
— Si je suis la dame de Leshildri,
Je te ferai payer cette parole ! —

III

  Pour le mercredi-matin,
Françoise Picard eut de ses nouvelles ;
Des archers arrivèrent de Rennes,
Pour emmener Françoise en prison.

  Françoise Picard disait,
Un jour, du haut de l’échafaud :
— Je vois d’ici le manoir de Leshildry,
Et je voudrais que le feu y fût !

Je voudrais le voir consumé par le feu,
Car c’est le seigneur de là qui est cause (de ma mort). —


Renan le Sabotier, de Trégrom, — 1854.


________
  1. (1) Dicton breton pour exprimer la jalousie, comme on dit en français
    monter sur le bidet. Quelle en peut être l’origine ?