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III

  Quand Françoise arriva auprès de l’étang de sa mère,
Elle trouva sa mère qui était à laver :
— Ma pauvre mère, dites-moi,
Vous êtes à faire votre lessive ! —

  — Oui, une lessive blanche comme la neige ;
Que vous faut-il, ma fille ? —
— Ma mère chérie, si vous m’aimez,
Vous laisserez couler votre lessive ;

  Vous laisserez couler votre lessive,
Jusqu’à jeudi prochain ;
Alors vous verrez réduite en charbon et en cendres
Votre fille Françoise, que vous aimez ! —

  Sa pauvre mère, à ces mots,
Tomba à terre et s’évanouit ;
Elle tomba à terre et s’évanouit,
Et les archers la relevèrent.

  — Quel crime as-tu donc commis,
Pour avoir mérité d’être brûlée ? —
— Consolez-vous, ma pauvre mère, ne pleurez pas,
Ce c’est pas moi qui ai commis le crime.

  Mes draps ont été échangés contre d’autres.
Et l’on m’a mis un enfant dans mon lit.
Je fus roulée en tous sens par le bois.
Hélas ! mon Dieu, je dormais bien !

  Ha mère chérie, si vous m’aimez,
Vous irez pour moi au Folgoat ;
La meilleure vache à lait qui soit chez mon père.
Vous la conduirez pour moi au Folgoat ! —

IV

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Monsieur du Bourblanc a donné l’ordre
De la faire pendre.

Françoise Cozic disait
Un jour aux bourreaux :
— Pesez, bourreaux, pesez encore,
Vous rendrez le peuple content ! —

Les bourreaux disaient
A monsieur du Bourblanc, ce jour-là :
— Qui a failli, de vous ou de nous ?
Françoise Cozic ne meurt pas !