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  Il y a des écuries pour mettre vos chevaux,
Et de bons lits de plume, pour tous coucher.

II

  Le cavalier va demander à loger,
Et il demande aussi la bergère, pour le servir.

  — Sauf votre grâce, dit l’hotesse, sauf votre grâce, elle n’ira pas ;
Voilà sept ans qu’elle est dans la maison, et elle n’a jamais servi personne. —

  Le cavalier lui offre à boire,
Et la bergère accepte.

  La bergère vient à accepter.
Et l’hotesse vient pour la souffleter.

  — Hôtesse, dit-il, je vous trouve terriblement effrontée
De vouloir souffleter ma femme sous mes yeux !

  Dites-moi, bergère, où sont vos habits,
Car, quand je partis de la maison, vous étiez bien habillée ? —

  — En vérité, dit-elle, cavalier, j’en ai habillé mon fils.
Qui est depuis sept ans à l’école, un enfant bien appris ;

  Il est depuis sept ans à l’école, un enfant bien appris.
Mais si ce que vous dites est vrai, il ne reverra pas son père !....
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Chanté par Jeanne Le Gall. — Keramborgne, 1849.
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LES DEUX FRÈRES.
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I

  — Si je vais à l’armée, comme je dois y aller,
Où mettrai-je ma femme, pour la garder ? —

  — Envoyez-la chez moi, mon cher frère, si vous voulez,
Je la mettrai en chambre avec mes demoiselles ;

  Je la mettrai en chambre, avec mes demoiselles,
Et quand vous reviendrez, mon frère chéri, vous la reverrez.

II

  Mais ses deux pieds étaient à peine sortis de la maison,
Qu’on lui dit : — A présent vous sortirez aussi !