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  — En cela, mon père, je ne puis vous secourir,
En autre chose, je ne dis pas ;
En toute autre chose je vous secourrai.
Sans nuire à mon corps ni à mes biens. —

  — Je vais trouver ma fille Henori,
Jamais je ne lui ai désiré de bien ;
Je n’ai fait que la chasser de son pays,
Et la priver de ses biens. —

  Le roi de Brest disait.
En arrivant chez Henori :
— Bonjour à vous, ma fille de Dieu. —
— Et à vous aussi, mon père roi ! —

  — Je suis en proie à une maladie.
Et les prophètes me disent
Que si j’avais du. lait d’un sein vierge, je serais guéri,
S’il appartenait à une de mes filles. —

  — Que le Seigneur Dieu soit béni.
Puisque vous êtes obligé de recourir à moi, mon père
Mettez-vous à genoux,
Je vais délacer ma poitrine. —

  Aussitôt qu’elle eut délacé sa poitrine,
Son sein a été mordu par un serpent ;
Son sein a été mordu par un serpent,
Et elle a poussé un cri.

  Henori est sur son lit,
Et personne ne la console !
Et personne ne la console.
Si ce n’est son père le roi, celui-là le fait.

  — Consolez-vous, Henori, ne pleurez pas.
Quand vous serez guérie, vous serez mariée ;
Quand vous serez guérie, je vous marierai
Au plus beau fils de baron du pays. —

III

  Quand elle fut fiancée et mariée,
Après avoir été quelque temps avec son mari ;
Après avoir été quelque temps avec son mari,
Sa mère lui a dit[1] :

  — Sur ma foi, dit-elle, mon fils clerc,
Comme vous portez bien le bonnet !
J’ai vu votre femme dans le grenier.
Faisant le mal avec un prêtre ! —

  — Taisez-vous, ma mère, vous péchez,
Car ma femme est une honnête femme ;

  1. (1) La mère du mari.