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SAINTE HENORI.
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I

  Ecoutez tous, et vous entendrez
Un gwerz nouvellement composé ;
Un gwerz nouvellement composé,
C’est à sainte Henori qu’il est fait.

  Jamais son père ne l’a supportée.
Jamais il ne lui a désiré de bien ;
Il n’a fait que la chasser de son pays,
Et la priver de ses biens.

  Mais hélas ! il est tombé malade.
Et la maladie le malmène ;
Et les prophètes lui disent
Que s’il tette un sein vierge, il sera guéri ;

  S’il tette un sein vierge, il sera guéri,
S’il appartient à une de ses filles ...

II

  Le roi de Brest disait
Un matin :

  — Je vais trouver ma fille ainée,
C’est celle-là que j’aimais la première :
— Bonjour à vous, ma fille aînée.
C’est vous que j’aimais la première.

  Je suis en proie à une maladie.
Et les prophètes me disent
Que si j’avais le lait d’un sein vierge, je serais guéri.
S’il appartenait à une de mes filles. —

  — En cela, mon père, je ne puis vous secourir ;
En autre chose, je ne dis pas ;
En toute autre chose je vous secourrai.
Sans nuire à mon corps ni à mes biens. —

  Je vais trouver ma fille cadette.
C’est celle-là que j’aimais le plus :
Bonjour, ma fille cadette.
C’est vous que j’aimais le plus.

  Je suis en proie à une maladie,
Et les prophètes me disait
Que si j’avais le lait d’un sein vierge, je serais guéri ;
S’il appartenait à une de mes filles. —