Page:Luzel - Gwerziou Breiz-Izel vol 1 1868.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


  — La clef de mon armoire, je l’ai perdue,
La clef de l’arche, je l’ai cassée ;
La clef de l’arche, je l’ai cassée.
Et je n’ai aucune autre clef. —

  Monsieur de Penfeunten , courroucé,
A saisi une hache ;
Il a mis l’arche en pièces.
Et l’enfant de cire a été découvert.

  Il était enveloppé de langes.
Et avec lui était une bourse de cent écus.
Pour donner au prêtre sacrilège
Qui avait baptisé l’enfant.

  Trois fois par jour elle le levait,
Et trois fois par jour elle le piquait ;
Quand elle y enfonçait des épingles,
Monsieur avait des points de côté ;

  Quand elle y enfonçait de grandes épingles,
Il éprouvait une douleur au cœur ;
Et quand elle le chauffait au feu,
Monsieur maigrissait, maigrissait !

III

  Monsieur de Penfeunteun disait
A sa fille unique, peu après :
— Dimanche, après la grand’messe,
Penhérès, vous serez brûlée ! —

  — Oui, mon père, je serai brûlée.
Et je porterai moi-méme le bois —
— Non, vous ne porterez-pas le bois.
Car vous serez conduite sur une charrette. —

IV

  L’enfant de cire, la penhérès.
Le parrain et la marraine,
Tous les quatre ont été brûlés.
Devant tout le peuple assemblé :

  Devant tout le peuple assemblé,
Tous les quatre ont été brûlés ;
Le jeune prêtre a été désacré.
Puis aussitôt il a eu la tête coupée.

  Le vieux monsieur pleurait dru,
Et s’arrachait les cheveux blancs,
En voyant brûler sa fille,
Car il n’avait d’autre enfant qu’elle !