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III

Quand elles arrivèrent à la maison,
Leurs maris ne les connaissaient plus,
À cause de la peine, de la dure pénitence,
Et aussi de la longue route qu’elles avaient faite.

Et leurs enfants ne les connaissaient pas davantage,
À cause des trois cents lieues qu’elles avaient faites ;
Et quand ils se sont enfin reconnus,
Leurs cœurs se sont brisés ;

Et ils sont morts tous les six.
Et sont allés aussitôt au ciel :
Les six époux sont allés au ciel,
Puisssions-nous y aller aussi !


Chanté par Marie-Job Kado. — 1846.
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MARIE QUELEN.
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I

Ecoutez tous et vous entendrez
Un gwerz nouvellement composé ;

Un gwerz composé nouvellement.
C’est à Marie Quelen qu’il est fait.

Il est fait à Marie Quelen,
Qui a perdu sa pauvre mère :

Son père l’a débauchée
Pour aller coucher avec lui.

Pendant sept ans elle a couché avec lui,
Et elle a donné le jour a sept enfants.

II

Le vieux Quelenn disait
Un jour a sa fille Marie :

— Au bourg de Burtulot il y a une retraite.
Et je vous prie, Marie, d’y aller ;

Je vous prie, Marie, d’y aller.
Peut-être serez-vous sauvée ;