Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et dépêche-toi ! N’est-ce pas vrai ? Votre femme et votre fille l’ont bien entendu,

— Je t’ai dit d’apporter les deux pelles, et pas autre chose, misérable !

— Pour le coup, il me semble que vous vous fâchez, maître ?

— Et qui ne serait pas fâché, monstre ?…

— Fort bien, mais, vous savez nos conditions, le ruban de peau rouge…

— Je n’ai pas dit que je suis fâché, mais, tout autre à ma place le serait, et avec raison.

Voilà le seigneur bien embarrassé, car il voyait clairement qu’il avait affaire à un drôle bien déluré, et qu’il ne duperait pas, comme son frère. La dame était d’avis qu’on le renvoyât tout de suite, le jour même.

— Alors, il faudra lui donner cent écus, répliquait le seigneur, puisque son année n’est pas terminée.

— Qu’on les lui donne tout de suite, et qu’il parte.

— Oui, mais le ruban de peau rouge, qu’il me faudra aussi me laisser enlever.

— Il a été convenu, n’est-ce pas, que son année finirait, quand le coucou chanterait ? Eh bien ! le coucou chantera demain ; je me charge de le faire chanter, moi.

Le lendemain matin, le seigneur dit à Février :