Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il partit aussitôt, arriva au même château que son frère, et s’engagea au service du seigneur, aux mêmes conditions, c’est-à-dire qu’il travaillerait aux champs, dans la journée, aurait soin des enfants, après le coucher du soleil, aurait un ruban de peau rouge enlevé de la nuque aux talons, le jour où il se fâcherait, et enfin, que ses gages seraient de cent écus par an et que son année finirait, quand le coucou chanterait.

On l’envoya, dès le lendemain, couper de la lande, et le boule-dogue l’accompagna aussi. À midi, la servante vint, avec deux écuellées de soupe, l’une de pain blanc, l’autre de pain noir. Le chien mangea encore le pain blanc et Février, le pain noir. Quand il voulait se reposer un peu, le chien grognait, lui montrait les dents et le forçait de se remettre au travail, si bien qu’il se dit :

— Voici un camarade dont il faudra que je me débarrasse.

Au coucher du soleil, ils revinrent tous les deux au château. Quand ils arrivèrent, les autres valets avaient déjà presque fini de manger. Une servante donna sa soupe à Février. Mais, aussitôt les enfants se mirent à crier :

— J’ai envie de faire pipi ! J’ai envie de faire caca !…

Février ne bougeait pas. Mais, le maître lui dit :