— Eh bien ! il a dit qu’il ne donnera ses quilles ni pour de l’argent ni pour de l’or.
— Pour quoi donc les donnera-t-il ?
— Pour un baiser de vous.
— Ah ! vraiment ? Dites-lui de venir me parler. La chambrière retourna vers Péronic, et lui dit :
— Venez parler à la princesse, et apportez vos quilles et votre boule d’argent.
Péronic se rend auprès de la princesse, qui lui demande :
— Comment, jeune jardinier, est-il donc vrai que vous ne voulez donner vos quilles ni pour de l’argent ni pour de l’or ?
— Oui, princesse, c’est vrai.
— Pour quoi donc les céderiez-vous bien ?
— Pour ce que j’ai dit à votre femme de chambre, princesse, et pas pour autre chose.
— Mais c’est déraisonnable ; vous savez bien que cela ne se peut pas.
— Alors, princesse, vous n’aurez pas mes quilles d’argent.
— Et c’est bien là votre dernier mot ?
— C’est bien là mon dernier mot, princesse.
— Eh bien, puisqu’il le faut…
Et la princesse se laissa prendre un baiser, sur la joue, et Péronic lui donna ses quilles d’argent, en échange.
Trois semaines plus tard, arriva le jour de la