marmites vides, qui étaient de grandes coquilles marines, et on lui dit encore que si tout n’était pas prêt et si elle ne servait pas un excellent repas, quand la noce reviendrait de l’église, elle serait mise à mort aussitôt. Jugez de son embarras et de sa douleur, la pauvre fille ! Le fiancé lui-même n’était ni moins embarrassé ni moins désolé.
Comme le cortège était en marche vers l’église, il s’écria soudain :
— J’ai oublié l’anneau de ma fiancée !
— Dites où il est, et je le ferai prendre, lui dit son père.
— Non, non, j’y vais moi-même, car nul autre que moi ne saurait le retrouver, là où je l’ai mis. J’y cours et je reviens dans un instant.
Et il partit, sans permettre à personne de l’accompagner. Il se rendit tout droit à la cuisine, où la pauvre Mona pleurait et se désespérait.
— Consolez-vous, lui dit-il, votre repas sera prêt et cuit à point ; ayez seulement confiance en moi.
Et s’approchant du foyer, il dit : « Bon feu au foyer ! » Et le feu s’alluma et flamba aussitôt.
Puis, touchant successivement de la main les marmites, les casseroles, les broches et les plats, il disait : « De la chair de saumon dans cette marmite, de la sole aux huîtres dans cette autre,