Il s’arrêta, au bout de quelque temps, devant une forge, au bord de la route, et dit au forgeron :
— Vite, vite, forgeron ! Fabriquez quatre fers de deux cents livres chacun et attachez-les aux quatre pieds de mon âne.
— Vous moquez-vous de moi ? dit le forgeron.
— Faites comme je vous dis, et vous serez bien payé.
Pendant que le forgeron forgeait les fers, l’âne était attaché à un anneau fiché dans la muraille de la forge. Des enfants s’assemblèrent autour de lui et se mirent à lui tirer les oreilles, pour le faire braire.
— Détachez-moi, dit l’âne.
— Un âne qui parle ! dit l’un d’eux.
— Que dit-il donc ? demanda un autre.
— Il dit de le détacher.
— Oui, détachez-moi, mes enfants, et vous verrez beau jeu, reprit l’âne.
Ils détachent l’âne, qui devient aussitôt un lièvre, et de courir !
Le magicien sort de la forge, en entendant les cris des enfants.
— Où est mon âne ? demande-t-il.
— Il vient de déguerpir, sous la forme d’un lièvre.
— De quel côté est-il allé ?