Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/357

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussitôt, quelle que soit l'heure et quelques efforts que l'on fasse pour vous retenir.

Le lendemain, Cendrillon se rendit donc à la noce de sa sœur, dans un beau carrosse tout doré, et magnifiquement parée. Tout le monde fut ébloui par sa beauté et la richesse et l'éclat de ses vêtements et de ses parures.

— Voyez donc la femme du loup ! disaient ses sœurs avec dépit et jalousie, car nulle ne pouvait rivaliser avec elle de beauté ou de toilette. On l'accablait de questions : si son mari se portait bien ; pourquoi il n'était pas venu à la noce; s'il couchait avec elle en loup ; si elle était heureuse avec lui, et autres semblables.

Après le festin, il y eut des danses et des jeux de toute sorte, et Cendrillon y prit aussi part et s'amusa beaucoup. Vers minuit, elle sentit sa bague qui lui piquait légèrement le doigt. Elle dit aussitôt:

— Il faut que je m'en aille immédiatement à la maison, mon mari m'attend.

— Déjà ? Restez encore un moment, lui dirent ses sœurs et tous ceux qui l'entouraient et la pressaient de questions. Amusez-vous, pendant que vous y êtes, vous aurez toujours assez de la société de votre loup.

Et elle resta encore un peu. Mais, sa bague la piqua plus fort, et elle se leva brusquement, sortit