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Le cœur de la jeune femme battait si fort, de se trouver si près de son mari, qu’elle faillit s’évanouir. Une cloison de planches seule les séparait l’un de l’autre. Elle frappa avec son doigt sur la cloison ; son mari répondit de l’autre côté.

Elle se fit connaître, et son mari s’empressa de venir la rejoindre. Jugez s’ils furent heureux de se retrouver, après une si longue séparation, et tant de maux soufferts !

Il était grand temps ! Le lendemain devait se célébrer son mariage avec la fille du maître de ce château. Mais, il fit remettre la cérémonie, je ne sais sous quel prétexte, et comme le festin était préparé, et que les invités étaient tous arrivés, on se mit à table. L’étrangère, belle comme une princesse, quoique peu parée, fut présentée à la société, par la fiancée, comme sa cousine.

Le repas fut fort gai. Vers la fin, le fiancé parla ainsi à son futur beau-père[1] :

— Beau-père, je voudrais avoir votre avis sur le cas que voici : J’ai un joli coffret, rempli d’objets précieux, et dont j’avais perdu la clef. J’ai fait faire une nouvelle clef, et je viens maintenant de retrouver la première. A laquelle dois-je donner la préférence ?.

  1. C’est ordinairement l’héroïne du récit qui propose cette énigme.