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Et ils défirent le lit ; mais, ils n’y trouvèrent rien. Ils regardèrent alors dessous :

— Le voici ! le voici !

Et on le retira, par les pieds, de dessous le lit.

— Il faut en finir avec lui, cette fois ! se dirent-ils. Qu’en ferons-nous ?

— Il faut le cuire, et puis le manger.

— C’est cela ! crièrent-ils tous à la fois.

On fit un grand feu dans la cheminée, on mit le pauvre Fanch tout nu, on le suspendit au-dessus du feu, et, quand il fut bien rôti, ils le mangèrent, jusqu’au dernier morceau, même les os.

Quand le festin fut terminé, ils s’en allèrent, et aussitôt une femme très belle entra dans la chambre, une princesse magnifique, et rien de la chèvre, cette fois.

— Hélas ! dit-elle, j’ai grand’peur qu’ils n’en aient pas laissé le moindre morceau.

Et elle se mit à chercher, d’abord sur la table, puis sous la table. Elle ne trouvait rien. À force de chercher, elle finit, pourtant, par découvrir un fragment d’os de la tête.

— Dieu soit loué ! s’écria-t-elle, tout n’est pas encore perdu !

Et elle se mit à frotter l’os, avec son onguent. Et, à mesure qu’elle le frottait, il grandissait, il