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d’une grande valeur. Malheureusement, comme il arrive presque toujours, il a voulu la trop généraliser ; il s’est imaginé qu’il tenait là une clef qui devait lui livrer le secret de tous les mythes anciens, et il est tombé dans de regrettables exagérations, poussées jusqu’au ridicule par quelques-uns de ses disciples. Ceux-ci n’ont plus trouvé de difficultés, nulle part, et ont prétendu tout expliquer par la philologie et la météorologie, les maladies du langage, comme ils disent, par la lutte de la lumière et des ténèbres, du jour et de la nuit ou du printemps et de l’hiver, le soleil, par l’aurore, les crépuscules, la lune, les étoiles, les orages, les vents, et le reste. C’était trop, et M. Angelo de Gubernatis, qui a poussé ensuite à l’extrême les conséquences du principe, a beaucoup contribué à discréditer le système.

M. Lang, le chef de la réaction contre Max Müller, et l’auteur du système dit anthropologique, veut que les conceptions étranges et les mœurs immorales et inhumaines qui nous étonnent et nous choquent souvent, dans les récits du peuple, soient des souvenirs lointains et comme des survivances des croyances et des mœurs des premiers commencements de l’homme à l’état de sauvagerie, à l’époque quaternaire, par exemple, où l’anthropophagie était commune en