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— De la peau de ta vache ! les peaux de vache sont (se vendent) bien cher, alors !

— Oui, tout de bon, monseigneur, et vous m’avez rendu un grand service en tuant ma vache.

Et le seigneur (de courir) à la maison, tout de suite, et de faire tuer toutes ses vaches et les écorcher. Le lendemain matin, il envoie un valet en ville avec les peaux, (il y en avait la charge d’un cheval), — et il lui dit de demander un boisseau d’argent de chacune.

Le valet se rend en ville avec ses peaux.

— Combien chaque peau ! lui demande un tanneur.

— Un boisseau d’argent ! —

— Allons ! ne plaisante pas ; combien chaque peau ! —

— Je vous l’ai dit, — un boisseau d’argent. —

Et comme il faisait la même réponse à tous, les tanneurs se mirent en colère, et le valet fut roué de coups par eux, roulé sur le pavé, et ils lui prirent même ses peaux.

Quand il arriva à la maison : — Où est l’argent ? — lui demanda le seigneur. — Ah ! oui l’argent, en vérité ! — Je n’ai reçu que des coups de pied et des coups de bâton et mon pauvre corps est tout brisé ! —

— Le meunier m’a trompé ! — s’écria alors le seigneur, en colère ; mais n’importe, mon tour viendra aussi !

Le meunier fit un petit festin avec la vache qui lui avait été tuée, et il dit à sa femme d’aller prier le seigneur d’y venir aussi.

La meunière va ; elle fait son invitation.