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qui ferait danser, bon gré malgré, tous ceux qui l’entendraient. Tout cela lui fut accordé, et il put, désormais, faire des festins sur l’herbe à discrétion, et s’amuser avec son arc et son violon, et même se venger des mauvais traitements de sa marâtre et de quelques autres.


Ce conte est très-répandu ; on le trouve dans plusieurs pays. Les épisodes varient, mais le fond en est partout le même. J’en ai recueilli trois versions en basse Bretagne. Il se trouve dans le recueil des frères Grimm sous le titre de : le Juif dans les épines.


JEAN ET JEANNE.


C’est le Jean-Bête, connu partout, et sur le compte duquel on met ordinairement les naïvetés et les sottises de toute une région, parfois de toute une nation.

Aussi les épisodes varient-ils beaucoup, suivant les pays, mais le fond ne varie pas, et le héros, ou l’héroïne, reste, comme je l’ai déjà dit, la personnification de la simplicité, des naïvetés et de l’ignorance d’une caste, d’une région, ou de tout un peuple. J’ai recueilli deux versions bretonnes de ce conte, et j’en ai déjà donné une dans mon troisième rapport, sous le titre de Jean de Ploubezre.


LES FINESSES DE BILZ.


Un fin voleur, pour répondre au défi d’un seigneur peu doué du côté de l’intelligence et de l’esprit, bien qu’ayant la prétention d’être un maître malin, lui dérobe successivement le meilleur cheval de son écurie, un pâté du four, les draps du lit où il est couché avec sa femme, et enfin, l’amène à se noyer, avec sa femme, dans l’étang de son moulin ; puis il épouse sa fille.

J’ai deux versions de ce récit, avec des variantes intéressantes. M. Corentin Tranois en a aussi donné une version curieuse, bien qu’arrangée, dans la Nouvelle Revue de Bretagne, troisième année, page 280 et suivantes, sous le titre de : le comte, le curé et le paysan… Cette version a été recueillie dans les environs de Rosporden (Finistère).

Je le trouve encore dans Straparole, nuit I, fable II, sous le titre suivant : Un fameux larron, nommé Cassandrin, amy du prévost de Pérouse, lui desroba son lict et son cheval ; puy, lui ayant présenté messire Séverin lié dans un sac, devint homme de bien et de grande entreprinse.