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tion celtique depuis les Bardes anciens, jusqu’à Chateaubriand, en passant par Ossian et Shakspeare, en qui elle éclate dans toute sa force et sa splendeur ! Car Shakspeare est un vrai Celte ! —

M. Le Huërou, le savant auteur des Institutions Mérovingiennes et Karolingiennes, rêvait la création d’une chaire de littérature bretonne à Rennes : nul, mieux que lui, et par sa science de bon aloi et par son éloquence sympathique, n’était fait pour remplir dignement cette patriotique mission, et sa mort prématurée a été pour la Bretagne une perte dont ceux-là seuls qui le connaissaient comprennent toute l’étendue. —

Quoiqu’il arrive, ayons foi dans l’avenir, et disons avec confiance : —

Keït ’vo gérek en aod ar môr,
’Kànô ar Barz war dreuz he zôr,
Bépred en lez koz aun Armôr ? —
[1]

F.-M. LUZEL.
  1. Dans ces poésies, je me suis servi de préférence du dialecte de Tréguier, qui est le mien ; mais pas assez exclusivement pourtant pour en avoir proscrit tout mot ou toute locution d’un usage plus ordinaire dans les dialectes de Léon ou de Cornouailies. Je suis d’avis que chaque écrivain breton doit faire prédominer son dialecte dans ses compositions.