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possible, les relations exactes qui existent entre les causes, les symptômes et les lésions constatées. Ensuite il doit subordonner tous ces faits afin de bien reconnaître et de pouvoir distinguer d’une manière parfaite les faits primitifs ou essentiels des faits secondaires dépendant soit des relations directes, soit des relations sympathiques des organes entre eux, et enfin discerner si c’est l’affection locale qui se développe sous l’influence des causes générales, ou si c’est l’affection générale qui est la conséquence des lésions locales.

Il n’est pas toujours facile d’établir ce que nous nous permettrons d’appeler le classement naturel des faits ; on attend alors du temps et des recherches scientifiques la lumière qui manque pour que ce classement soit possible, ou bien, on fait intervenir les hypothèses les plus rationnelles dont on doit reconnaître la véritable valeur au moyen d’expériences précises et appropriées à chacune d’elles. C’est alors seulement que l’on peut arriver à la détermination des lois qui régissent le phénomène observé : la maladie.

On comprend la rectitude d’un jugement porté sur de pareilles bases. Malheureusement, en médecine, il est le plus souvent impossible, surtout dans l’état actuel de cette science, d’arriver à cette perfection. La part des inconnues y est encore trop grande. Aussi, nous ne craindrons pas d’avancer que le médecin ne saurait trop s’inspirer des recherches de la médecine expérimentale créée par M. Claude Bernard, professeur au collège de France :

« La médecine expérimentale, dit cet éminent professeur, poursuit le mécanisme caché des phénomènes morbides. Elle cherche à en pénétrer les causes ; non sans