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la vie frêle à la merci d’un grain de sable, n’est pas même une seconde dans l’éternité ? — Des juges distraits le condamnèrent à quinze jours de prison. Les événements se vêtaient d’un aspect fantômal. Il avait tremblé des robes rouges qui avivaient ses peurs d’enfant : le bourreau maudit qui lançait à la brune dans des puits sans fond les beaux gas qui parfois avaient plu à la châtelaine. Des trames invisibles se rétrécissaient. Il haletait. Ces merveilleux rouages dont il devait être le maître lentement l’avaient broyé. Dans un candide élan d’audace, il avait voulu dompter la machine, et la machine sournoise qui exige être obéie par ses maîtres punissait son audace. Comme il quittait la prison, sa maîtresse quittait