Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De tous nos romanciers, un seul peut-être, mérite pleinement le nom de naturaliste : Maupassant[1]. Quoique Maupassant ait, tout au début, subi quelque peu l’influence de M. Zola, son vrai maître fut Gustave Flaubert. Or Flaubert est sans conteste un imitateur de la nature beaucoup plus fidèle que M. Zola.

... Mais Flaubert n’était pas pourtant un vrai naturaliste... Il ne put s’affranchir du romantisme... Chez Guy de Maupassant, nulle trace de romantisme. Entièrement naturaliste, il n’a fait pour ainsi dire que mirer la nature. Lui-même se peint sous le nom d’un de ses personnages, le romancier La Marthe, « armé d’un œil qui cueillait les images, les attitudes et les gestes avec la précision d’un appareil photographique »[2].

  1. Monsieur, je suis très honoré de la demande que vous me faites de reproduire les pages de mon dernier livre (Le mouvement littéraire contemporain, Paris, Libr. Hachette, 1901) sur Guy de Maupassant, et je vous en donne bien volontiers l’autorisation. Veuillez, etc.
    Paris, 75, rue de l’Assomption, 9 juillet 1901.
    Georges Pellissier.
  2. Notre cœur, par Guy de Maupassant.