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La villa où se trouve la maison de santé du docteur Blanche à Passy, 17, rue Berton, tout au bord de la Seine, avait appartenu à la Princesse de Lamballe. Construite sous Louis XV, au commencement du XVIIIe siècle[1], pour sa maîtresse, par Antoine Caumont Duc de Lauzun[2], elle appartint, après, à Madame de Lamballe[3], et, après son horrible mort[4],

    d’après ce que me dit son fils, M. Jacques-Émile Blanche, le peintre bien connu, gendre de John Lemoinne de l’Académie Française.

  1. Et non en 1610, ainsi que l’imprime M. de Lapeyrouse. C’est sans doute 1710 qu’il faut lire.
  2. Voir le livre de M. Gaston Maugras sur le Duc de Biron et le Duc de Lauzun pour la généalogie de la famille du général de Biron mort sur l’échafaud. Au-dessus de la porte de la maison de santé (du côté du parc) on remarque un écusson où sont enlacées deux lettres, un A et un C, qu’on a prises longtemps pour les initiales d’Adélaïde de Carignan. En réalité ce sont les initiales de Lauzun, qui s’appelait de son vrai nom Antoine Caumont.
  3. Le docteur Cabanès prépare un livre sur la Princesse de Lamballe. Il devrait y reproduire la photographie du palais que la Princesse habitait dans Paris et celle du château qu’elle possédait à Passy. Il devrait, surtout, se rappeler les conseils justement sévères que vient de lui donner la Revue historique, 1903.

    Quand le Dr. Blanche montrait sa villa à quelqu’un, il aimait à causer de la Princesse de Lamballe. Il racontait qu’elle avait habité cette maison. Du perron qui domine la route de Versailles, elle avait vu ramener Louis XVI qui rentrait dans Paris pour n’en plus sortir. « C’est ici qu’on est venu la chercher pour bientôt lui trancher la tête », disait à M. Lapeyrouse, en juillet 1893, le célèbre aliéniste.

  4. On l’a traînée de la Force (cette prison s’appelait