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du chemin de la vie. Le verbe gras, il demanda :

— Quand alors ?

Ses yeux brillaient dans la demi-obscurité, sa bouche se tordait en un rictus sauvage. Sarah n’eût point peur.

— Demain… ici, à quatre heures et demie.

Ayant dit, elle virevolta et partit d’un pas vif, il la suivit et au rond-point il la vit sauter dans un taxi.

Elle regagna le logis, l’âme gonflée d’espérance ; cet inconnu sans doute qui possédait des attaches fines, un corps svelte, devait remplir les conditions qu’elle s’était prescrites. Enfin, elle connaîtrait les délices du grand jeu.

Le soir, avant de s’endormir, elle caressa un rêve d’un doigt léger, elle se figurait voir l’inconnu, amoureux et passionné, mais fluet, fluet…

Le jour suivant, elle fut exacte au rendez-vous, elle arriva même haletante, tant elle avait couru. Mais l’homme n’était pas