Page:Luisa - La Fille aux voluptés défendues, 1936.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 82 —

porto. C’était là une habitude établie depuis plusieurs années ; on n’allait au salon que le jeudi après-midi et le dimanche soir.

Clarizet, enfoncé dans un fauteuil, fumait sa pipe en lisant le journal. Visiblement, il s’embêtait, mais le sentiment du devoir l’obligeait à consacrer au moins une soirée par semaine à son épouse.

Celle-ci ne s’ennuyait ni ne s’amusait ; elle tricotait, ne remuant que les doigts, et en cette douce inactivité se résumait tout son bonheur.

Sarah fronça les sourcils et l’atmosphère familiale lui parut plus triste encore que de coutume.

— Il me faudrait une auto, je vadrouillerais toute seule, émit-elle à haute voix.

Madame Clarizet sursauta :

— Une auto !

Clarizet, égoïste et débonnaire, trancha :

— Quand tu seras mariée, ton mari