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Les ailes de son nez, élégamment dessinées, palpitaient lorsque flottaient des odeurs fortes, quoi qu’elle évitait plutôt les parfums habituels dont les coiffeurs sont si généreux.

En somme, elle formait déjà un petit être parfaitement établi, sachant ce qu’elle aimait, ce qu’elle souhaitait, bien qu’une honnête timidité l’empêchât de le divulguer au prochain.

Ce fut la lecture des classiques qui parut fixer définitivement ses penchants. Rabelais l’incita à abandonner momentanément le papier, pour le remplacer par la fourrure de sa maman : un renard de l’Alaska.

Elle éprouvait une joie profonde à se promener sur l’arrière-train cette toison abondante et douce.

Ce fut à cette époque que sa mère, Madame Clarizet, trouva que sa fourrure sentait le fauve. Elle la donna à sa voisine qui en fit ses dimanches.

Sarah ressentit sa première satisfaction