Page:Luisa - La Fille aux voluptés défendues, 1936.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 66 —

s’il allait être aussi chimpanzé que l’autre homme rencontré par hasard au café ?

La sonnette de l’entrée tinta. Sarah sentit le frisson de la peur lui tordre l’échine. Cependant, un sang-froid relatif lui vint presque incontinent et d’une petite voix flûtée, cria :

— Fermez la porte derrière vous !

Heureusement que nous n’écrivons pas un vaudeville mais une histoire, sinon ce serait le livreur charbonnier qui se serait présenté en cet instant.

La bonne étoile de la jeune fille l’avait protégée. C’était bien Laveline et sa barbe en pointe qui approchait d’un pas furtif.

Sur le seuil de la chambre, il s’arrêta estomaqué. Homme probe, il aimait assurément les situations nettes, toutefois, celle-ci l’éberluait un tantinet. Par surcroît, le cochon qui sommeillait en son cœur, se réveillait soudain avec des bonds tumultueux.

Il voyait Sarah, toute nue, blottie sur un fauteuil, les genoux sous le menton et