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terreur nouvelle la bouleversait. Elle croyait que l’honnête quinquagénaire allait précipiter les choses, tandis que celui-ci supposait qu’il fallait agir avec ménagements, considérant la vierge comme une petite chose fragile.

D’ailleurs, avec une nuit de recul, il ne savait plus exactement ce qu’il désirait ; mais le contact tiède du bras de Sarah, alluma soudain en lui des instincts ancestraux d’ordinaire en sommeil.

Homme pondéré toutefois, il ne parla point d’hôtel à cette première rencontre et se contenta de traîner sa compagne en un grand café, où il lui fit prendre un thé bénin.

Sarah ne tarda pas à goûter à la saveur amère de la déception. Décidément, comme pour Léon, il lui faudrait elle-même prendre les choses en mains d’une façon énergique.

Le lendemain était un samedi, jour choisi par Madame Clarizet pour sa visite des grands magasins. C’était une habitude