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C’étaient encore des Odette Laveline en plus corsé.

Pourtant Laveline n’avait rien du séducteur ; ayant fait fortune dans le commerce des bois et charbons, il s’était retiré pour jouer à la belotte tout son saoûl. L’éducation d’Odette ne lui occasionnait aucun souci et sa propre santé demeurait florissante. Il s’offrait à époques régulières des amours rétribuées et considérait que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais son manque de séduction le rendait justement plus mâle pour une ignorante de la vie ; il n’avait point de mièvreries, son parler était rude, ses bras noueux, son rire sonore et sain.

Sarah ne s’en toqua point follement, elle n’y rêva point le jour et la nuit ; elle se dit seulement qu’il serait un excellent éducateur. Instinctivement aussi, elle devinait la puissance de sa jeunesse sur un amant grisonnant et espérait en profiter.

Malheureusement, si elle s’ingénia à le