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rieur et se permit un nouveau somme qui la conduisit jusqu’à l’heure du lever.

Au lycée, elle s’était toujours montrée distante à l’égard des compagnes, préférant la solitude aux réunions bruyantes. Cette attitude s’accentua encore dans les jours qui suivirent. Chacune des lycéennes qu’elle côtoyait, représentait pour elle un double d’Odette Laveline, elle s’étonnait de ne point les savoir nues sous le tailleur ou la robe.

Elle riait de ces amitiés sentimentales qui liaient deux beautés juvéniles, elle se moquait de leurs étreintes furtives, de leurs baisers sournois dans la pénombre des couloirs.

Certainement, elle préférait la barbe en pointe de Laveline et son poil rugueux. Pour elle, à cause de son âge même, il représentait l’homme, la masculinité. Les jeunes gens ne l’attiraient point parce que trop semblables à elle avec leur visage glâbre, leurs cheveux longs et soyeux.