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cet idiot de Laveline qui ne s’aperçoit de rien.

— Il a beaucoup d’indulgence, hasarda Sarah, les paupières mi-closes.

Le dîner s’acheva dans la monotonie d’une conversation familiale. Sarah, chaque jour, perdait un peu de sa gaieté, ce soir-là, elle fut presque morne et, aussitôt après le dessert, se réfugia dans la solitude de sa chambre.

Là, elle n’éprouva aucun goût aux jeux habituels, une langueur l’étreignait, elle avait l’impression profonde qu’il lui manquait quelque chose.

Elle se rappela brusquement la réflexion d’Odette :

— Le nu, il n’y a que ça !

Lentement, avec des gestes mous, elle se dévêtit et, quand elle fut nue, elle erra à travers la pièce, roulant de la croupe, guignant dans la glace cette rotondité qui ne manquait point de charme.

Découragée, elle s’allongea sur son lit