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un fauteuil et de sa voix au timbre un tantinet aigu, annonça :

— Mande pardon, faut que je donne un coup de téléphone.

Il y avait, en effet, un appareil accroché près du lit, ce pourquoi, Sarah conçut une grande admiration.

Un bruit de ressort la détourna de sa songerie passagère. Odette avait décroché le récepteur et criait :

— Allo !… Allo !

Sarah regarda et une stupeur se marqua dans ses grands yeux noirs.

L’amie, assise sur le lit, les jambes haut croisées laissaient voir une cuisse charnue et la naissance d’un ventre blanc aux reflets d’or. Sous le manteau de fourrure, elle ne possédait qu’une modeste chemise, sans doute par économie.

À la vue de la mine étonnée, elle éclata de rire, tout en téléphonant, puis raccrocha le récepteur :

— Pourquoi que t’as l’air ahuri ? Mon petit, le nu, il n’y a que ça !