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— T’avises pas à ça, malheureuse, on attrape des enfants comme rien…

Et sérieuse, pudique, elle ajouta :

— Moi, je me conserve pour mon mari !

Sarah frissonna de terreur, elle se vit en imagination procréant des enfants « comme rien ». Ces simples mots eurent une influence considérable sur le cours de sa vie future, elle allia toujours en son esprit l’idée de l’accouplement à celui de la procréation inéluctable. Mais, d’autre part, sa sensualité naturelle la tyrannisait et il résultait de ce mélange des bizarreries qui, de prime abord, paraissaient inexplicables.

Le soir de ce même jour, elle reçut encore Léon dans sa chambre, et dès qu’ils furent ensemble, elle l’avertit que désormais, il ne devait plus lui demander ce qu’il lui avait demandé la veille. Il n’entrait pas dans ses intentions de jouer à la fille-mère.

Il avait quatorze ans, cette décision ne