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cette exaspération sans raison apparente, elle demeurait d’une continuelle bonne humeur.

Parfois, elle recevait un amant à deux heures et un second à neuf heures du soir, mais dès qu’ils étaient là, sa mollesse naturelle s’évanouissait, elle reprenait son ardeur des premiers jours. Ensuite, elle les laissait partir, les accompagnant d’un sourire maternel, Ils lui assuraient une existence douce, apportaient le calme à sa chair : elle leur en était reconnaissante.

Sa trésorerie se trouvant en équilibre, elle remonta sagement sa garde-robe, se munit de bijoux qui lui devenaient un capital. En un mot, elle se conduisait avec la placidité d’une petite bourgeoise économe.

Ses amants rencontraient donc en elle une compagne amusante, dépourvue de