Page:Luisa - La Fille aux voluptés défendues, 1936.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 210 —

rétorqua la belle brune. Moi, quand j’ai filé, je n’avais personne, il m’a fallu me débrouiller. Toi, tu as un protecteur, Chalard est riche, je le sais, il ne te laissera pas dans la débine. Va tout simplement t’installer dans votre pied-à-terre.

La jeune fille secoua la tête :

— Et les gendarmes ? Je suis mineure.

Jeanne éclata de rire :

— Penses-tu que tes parents voudront un scandale ? Ils composeront et tu auras gagné la partie !

Sarah ne fut pas convaincue immédiatement, mais de nouveau dans la salle à manger aux vieux meubles de chêne bruni, elle eut une explosion de fureur.

Elle jura qu’elle ne voulait plus travailler, quitter le lycée, puisqu’on lui refusait les plus minimes distractions.

Madame Clarizet en avait lâché son tricot et considérait sa fille sans répondre.