Page:Luisa - La Fille aux voluptés défendues, 1936.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 200 —

Mais elle s’assombrit vite quand elle pénétra dans l’atmosphère mélancolique de la salle à manger. En résumé, elle considérait que dans le cours du jour, elle avait tout au plus trois heures agréables. Sa haine du toit familial s’accrut et se doubla du dégoût de l’école.

— Il faut que ça change ! grinça-t-elle entre ses dents, tandis que Madame Clarizet lui souriait béatement.

Elle se rappelait qu’à plusieurs reprises, elle avait demandé à ses parents de lui procurer quelques distractions, quelques soirées au cinéma, des promenades agréables.

Les braves gens n’y avaient rien compris. Des distractions ? Mais en prenaient-ils, eux ? La vie n’est point faite pour s’amuser.

— Une idée de gamine ! avait conclu Clarizet. Quand elle sera mariée, elle fera ce qu’elle voudra !

La timidité l’avait empêché de récidiver, elle s’enfermait en sa rancœur et