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À quatre heures, quand elle rentra, elle chercha Léon des yeux aux alentours. Mais Léon n’était point là retenu par les préparatifs d’une importante partie de rugby.

Elle fut déçue et mesura dès cet instant l’égoïsme masculin. Ce fut plus que de la rancœur qu’elle éprouva, plutôt une sorte de haine sourde, placide, qui s’accommodait avec son tempérament ennemi de l’effort physique.

Dans sa chambre, elle rêva, mais si dans ce rêve elle tenait la place de l’héroïne, Léon faisait figure de l’esclave tyrannisé. Tyrannisé, non par de la brutalité ou de la sauvagerie, mais par une sorte de malignité sournoise qui l’obligeait à mille turpitudes.

À ces images bizarres, elle goûta un plaisir nouveau qui se fixa dans son esprit, formant la base inconsciente de son érotisme futur.

Après le dîner, elle voulut répéter l’expérience, ignorant l’épuisement ou la fatigue physique. D’ailleurs, par une