Page:Luisa - La Fille aux voluptés défendues, 1936.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 187 —

Elle n’était pas encore à l’état de révolte, mais cet état se préparait lentement, mais avec une immuable régularité.

Son père, quand il rentra, lui parut ridicule avec ses plaisanteries toujours les mêmes, ses explications confuses de parties de belotte tumultueuses.

Madame Clarizet avait de la philosophie, elle n’écoutait que d’une oreille, et continuait à sourire. Il n’en était pas de même de Sarah qui possédait, malgré sa paresse naturelle, une certaine culture intellectuelle.

Elle ne se rappelait point quand cette sensation de petitesse et de mesquinerie l’avait frappée pour la première fois. Mais maintenant, chaque jour, elle s’en apercevait davantage.

Aussitôt après le dîner, elle se sauva dans sa chambre et essaya de réfléchir à l’avenir, tout au moins au mois prochain. C’était, au vrai, un effort au-dessus de ses