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Et Sarah, souriant d’une malice satisfaite, rejoignait Ernestine à la cuisine.

Avec force détails, elle lui fit part de ses exploits et la soubrette approuva :

— De cet homme-là, tu en feras ce que tu voudras, si tu persévères. Ils veulent tout pour eux, tu leur donneras un peu, au compte-goutte, et ils attendront le reste.

Sarah fut satisfaite de cette approbation, se considérant dans la bonne voie.

Quand elle arriva à la salle à manger où Madame Clarizet tricotait pour les pauvres de l’arrondissement, elle sentit, plus encore que de coutume, la pesanteur de cette atmosphère.

Elle grandissait, avait des aspirations dont beaucoup restaient comme imprécises en son esprit et ses parents prétendaient qu’elle venait de leur petite existence monotone de braves gens fatigués par la vie.